Journal de Maellin

posté le 22-05-2013 à 15:05:14

La Part de l'autre

     Bonsoir :)


    Ça doit faire au moins deux semaines que j'ai terminé de lire le livre dont je vais vous parler, ou plutôt qui va être l'assise de l'article entier, mais tant pis ! Après tout je suis comme ça : je repousse tout à la dernière minute, même si, pour un article de blog, il n'y a pas d'échéance... Alors, fidèle à moi-même, je vous écris cet article longtemps après l'avoir décidé, sans avoir même réfléchi à la forme qui allait habiller le fond.

 

 

    Le livre dont je vais vous parler est écrit par Éric-Emmanuel Shmitt et s'intitule La Part de l'autre. C'est un roman très bien écrit qui parle d'Hitler. Oui, directement Hitler, sans pour autant être une biographie. Le concept du livre est en effet assez particulier. Il faut d'abord rappeler qu'Hitler, avant la Première Guerre mondiale, a été refusée à l'Académie des Beaux Arts de Vienne. Le but du livre, c'est de raconter l'histoire du même homme s'il y avait été accepté. L’œuvre se construit donc autour de deux histoires : tantôt l'auteur écrit un paragraphe de la réalité, tantôt il en écrit un sur le Hitler peintre, étudiant aux Beaux Arts. Et on voit très tôt que, si les chemins diffèrent, les deux facettes de l'homme aussi ! Et c'est impressionnant de voir que la Seconde Guerre mondiale aurait pu ne pas avoir lieu, et que six millions de Juifs, vingt-cinq millions de soviétiques, autant de civils, auraient pu rester en vie ! Mais il y a beaucoup d'autres changements qui peuvent se voir entre le destin de l'Hitler réel et celui de l'artiste. Et rien que pour vous ouvrir l'esprit, je vous invite à lire le livre en question si vous ne l'avez pas fait !

 

 

    Mais, bien-sûr, je ne voulais pas parler du livre pour parler du livre : ce serait trop facile, et un peu vide d'intérêt. Car si le but de l'auteur était d'abord de faire réfléchir sur l'homme qu'était et aurait pu être Hitler, il s'agissait ensuite de nous faire réfléchir sur nous-même : Si Hitler aurait pu être bon dans le passé, nous pourrions être mauvais aujourd'hui. L'idée est donc d'accepter la part de bonté en Hitler, ainsi que notre part d'ombre.


    Et là vous me direz : « Oui mais nous on n'a pas tué six millions de Juifs ! » , et moi je vais vous dire que, si le dictateur additionnait le mal et la folie (il a été rendu fou au sortir de la guerre, aveuglé par un gaz, ne voulant pas sortir de la cécité à cause de la défaite (problème d'acceptation de l'échec). Il a donc été soigné par un médecin, de manière psychologique, méthode de Freud, pour lui rendre sa détermination, sauf que ça l'a rendu déterminé à vous savez quoi), on peut très bien faire le mal sans être fou. C'est donc la folie qui a fait l'ampleur du mal. Mais je persiste : le mal existe en chacun de nous, de façon complémentaire, car ne me dites pas que, étant enfant, vous n'avez jamais été tenté de voler, de vous moquer, de tuer cruellement des petites bestioles avec toute la futilité que ça impliquait. Alors pourquoi, lorsqu'on est adulte, on ne fait plus ces choses-là et on n'y pense même pas ? A cause de nos affects. Tout simplement. Nos affects font que l'on est attiré par les choses que l'on aime et que l'on repousse ce que l'on n' aime pas. On est attiré par les caresses de notre mère, mais pas par ces gifles ! Et parce qu'on aime notre mère et ce qu'elle nous apporte d'agréable, on fait ce qu'elle apprécie, ce qu'elle considère comme bon, juste. Ainsi on apprend à éviter de faire des bêtises pour s'épargner les sanctions et les mauvaises considérations d'autrui. Mais ça ne marche pas que lorsqu'on est enfant et qu'avec notre mère, mais avec toute la famille, toute la société, l'ethnie, la civilisation.


   Ce sont donc bien les affects qui font que nous posons des limites à notre barbarie et à notre bon plaisir, et on finit par tellement accepter ces limites que nous ne pensons plus à faire le mal et que nous le vivons très bien, sans frustration. Pourtant ce ne sont pas des limites complètement imperméable, car nous nous autorisons de temps en temps un petit extra : de la satyre pour justifier la moquerie au commerce pour justifier la cupidité mutuelle, en passant par le contexte d'une soirée arrosée pour justifier des propos déplacés ou des mains baladeuses... Toute cette perméabilité est donc humaine et permet de bien vivre en nous offrant quelques exutoires.


    J'espère qu'avec cette explication quelque peu alambiquée mais franche, vous conviendrez que vous n'êtes pas fait que de bonté, et vous serez rassurés si vous avez des choses à vous reprocher (ce qui est mon cas). Cela ne veut pas dire que vous avez le droit de ne plus faire la différence entre le bien et le mal, et de vous autoriser plus que quelques extras !!!


    Au final, pourquoi je vous ai expliqué tout ça, au risque de m'attirer les foudres de la Vertu ? Tout simplement pour vous répéter ce que j'ai dit dans l'article d'introduction, de manière un petit peu plus approfondie. Si nous avons tous une part d'ombre pour concurrencer notre bonté, il faut ajouter que nous avons tous un rapport différent avec chacune des idées que nous avons pu rencontrer tout au long de notre vie, et ce qui peut nous paraître juste peut-être mal perçu par autrui, et inversement. Et comme si cet état de fait ne donnait pas déjà assez de complexité à nos êtres, j'ajouterai que tout un chacun peut changer pour avoir d'autres modes de fonctionnement, d'autres habitudes, d'autres façons de penser. Ce potentiel de changement lui offre de l'espoir à lui, mais aussi à ses proches, à l'humanité toute entière, ou au contraire, ce potentiel nous démontre qu'il ne serait pas folie de se méfier encore de nos jours... Une telle complexité dans l'être humain ne me mène à dire qu'une seule chose : l'habit ne fait pas le moine ! Une expression aussi simple et banale ? Oui ! Car le moine est consacré à vie, de par sa vocation religieuse. Nous, nous ne sommes pas voués (condamnés !) à continuer ce que nous pouvons regretter, et cela souligne notre potentiel de changement, en plus de la signification classique de l'expression qui est qu'il faut voir au-delà des façades et des préjugés. Et cette conception des rapports de l'homme avec lui-même et avec son destin confirme ce qu'a dit wolfe dans son commentaire au premier article : le premier choix n'est pas souvent le bon, sinon ce serait trop facile ; il faut donc accepter pour soi-même que l'on s'est trompé, et aussi avoir l'espoir de se rattraper :)


    Je voudrais terminer en vous résumant un peu tout ça. L'être humain est infiniment complexe : il n'est ni bon ni mauvais, ce sont les actes et les concepts qui le sont, et encore, c'est une notion subjective, car ce sont les affects qui posent cette règle ; il n'est pas voué à la vertu ou au vice, il est changeant, ce qui prouve qu'il est bien vivant. Tout ceci confirme ce que j'ai dit dans mon premier article, tout introductif soit-il : les idées vont bon train et ne sont pas désespérément attachées à un groupe de personnes en particulier ; elles sont versatiles et pas toujours faciles à accepter ou à comprendre, mais elles sont nombreuses et créatrices, ce qui leur donne au moins la dignité d'être entendues et respectées.


     Sur ce, j'espère ne pas avoir causé trop de remous, ni choqué l'internaute qui vient de se perdre dans les bas fonds de la blogosphère et est en train de lire le blog d'un pauvre hère comme moi !

 

      Maellin
 


 
 
posté le 25-04-2013 à 07:20:00

L'Aube

Par où commencer lorsque l'on vient d'ouvrir un blog dont on n'a même pas défini les limites, s'il en est ? Je viens de passer une nuit blanche – comme beaucoup d'autres, à force de repousser interminablement l'heure du coucher, ne supportant pas de me résoudre à cette perte de temps nécessaire, qui nous coupe de nos passions momentanément - et l'aube pointe déjà le bout de son nez à l'Est, l'horizon du levant. C'est en me réveillant de cette nuit passée éveillé que je me décide à commencer à écrire. Mais, encore une fois, par où commencer ? Je crois que, d'habitude, les gens se présentent, brièvement, sans vraiment y accorder une quelconque importance, exécutant quelques lignes pour la forme. Alors pour moi aussi, ce sera pour la forme, mais aussi pour partir d'une base me permettant d'écrire ce que je pense, ce que je vis, mes projets, mes passions, mes questionnements...


Je suis Maellin (ça se prononce comme Anaëlle et Justin), j'ai 19 ans à l'heure actuelle et je vis en Bretagne. Je viens de passer une année en fac d'histoire, dont un semestre à croire que c'était ma voie... Au second semestre je me suis dit que ce n'était pas le cas et, comme je suis pianiste à mes heures, la musique me manquaient car je n'avais pas le droit de disposer d'un piano dans ce petit studio (dans lequel je suis encore) cher et assez spacieux pour justement en accueillir un. J'ai donc décidé de m'orienter vers la musicologie, en supposant que ça va peut-être me plaire, bien que mon ancienne prof de piano m'ait prévenu du côté « académique » de la filière... Je verrai bien au moment où j'irai là-bas, car je ne peut pas vraiment en juger avant. J'espère avoir l'occasion de partager ma passion pour la musique sur ce blog. Mais ce n'est pas ma seule passion ! Quel ennui ce serait, et aussi quelle singularité ! , car qui d'entre vous n'est passionné que par une seule chose, n'ayant que ça à partager avec les personnes qu'il rencontre ? Des tas de choses m'intéressent, et je ne demande qu'à apprendre ! De la littérature aux jeux-vidéos, en passant par la psychologie et la philosophie, sans oublier l'actualité, la botanique et le développement personnel...


Je pense que j'aurai largement de quoi écrire, lorsque les idées se mêleront à la motivation et à l'inspiration, dans cette espèce d'exploit fortuit qui guide nos pas, sans que nous le sachions ou ne l'admettions forcément.


Mais quoi qu'il arrive, je tiens à me baser sur des principes simples et que je n'espère pas avoir à répéter : ce blog se destine à parler de tas de chose et, notamment, d'actualité, de philosophie, peut-être un peu de politique. Je ne suis fixé sur rien en matière de politique, de régime, de philosophie (bien que ma pensée fasse son chemin), et je ne sais pas comment réagir à tous les faits d'actualité et les coups de tonnerre dans l'océan idéologique ! C'est pourquoi je ne m'autorise AUCUN préjugé, ni quelque comportement hostile envers une ou plusieurs personnes, et ça vaut pour tous ceux qui visitent le blog et le commentent. D'ailleurs, en parlant de commentaires : je me fiche de la grossièreté, mais pas des insultes ; je suis curieux de connaître votre opinion sur tout ce dont je voudrais parler, mais pas de savoir si telle ou telle idée vient de quelque parti de gauche ou de droite, ou du dictateur le plus autoritaire et liberticide de la planète ! Les idées vont bon train et ne sont pas attachées désespérément à un groupe de personnes en particulier. Elles sont versatiles et pas toujours faciles à accepter ou à comprendre, mais elles sont nombreuses et créatrices, ce qui leur donne au moins la dignité d'être entendues et respectées. Navré pour ce paragraphe de formalité et de morale, mais au moins c'est fait une bonne fois pour toutes.


Je ne sais pas de quoi sera constitué mon premier véritable article, comme on se demande de quoi demain sera fait, considérant celui-ci davantage comme une introduction que comme du contenu à proprement parler. J'espère au moins que ces lignes annoncent à vous, chers lecteurs, et à moi-même, une aventure à la fois longue et riche.


Maellin

 


Commentaires

 

1. wolfe  le 25-04-2013 à 20:13:02  (site)

Bonjour
Déjà bienvenu sur fefblog
Il faut prendre des chemins et c'est en les empruntant que l'on se rend compte si celui qu'on a pris nous convient. Et souvent le premier que l'on prend ne l'est pas sinon ce serait trop facile...
Bonne soirée

 
 
 
 

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